Génétique

Migraine Hémiplégique : en savoir plus

Dans les formes génétiques de migraine hémiplégique, trois gènes ont été identifiés : gène CACNA1A codant pour un canal calcique situé sur le chromosome 19, gène ATP1A2 codant pour une pompe sodium/potassium sur le chromosome 1 et gène SCN1A codant pour un canal sodium situé sur le chromosome 2.

Il faut savoir que dans certains cas, la mutation apparaît de novo chez le patient et aucun des parents n’est malade. Il s’agit de formes sporadiques mais génétiques de la maladie.

Toutes les familles de MHF dans lesquelles existe une ataxie cérébelleuse sont liées au chromosome 19 ; dans environ 50% des cas, la maladie est liée à une mutation en position 666 dans la protéine CACNA1A (T666M) et dans les autres cas, les mutations rapportées dans la littérature jusqu’à présent siègent dans les parties du gène codant pour les domaines S4, S5, S6 ou la boucle P de CACNA1A.

En ce qui concerne les familles atteintes de MHF pure sans ataxie, environ le tiers d’entre elles sont liées au chromosome 19 (et les mutations rapportées dans la littérature jusqu’à présent siègent également dans les parties du gène codant pour les domaines S4, S5, S6 ou la boucle P de CACNA1A). D’autres familles (environ 20 % des cas) sont liées au chromosome 1 (gène ATP1A2), et les données actuellement disponibles montrent que les mutations observées chez ces patients sont essentiellement de mutations faux sens réparties sur l’ensemble du gène ATP1A2. Le pourcentage de formes liées à une mutation du gène SCN1A n’est pas connu mais les premières données disponibles indiquent qu’il s’agit d’un gène très rarement impliqué dans la MHF.

Pour répondre à la demande des cliniciens confrontés à des formes atypiques de MHF, notre laboratoire a mis en place en routine le séquençage des régions du gène CACNA1A impliqués dans la MHF (exons codant pour les segments S4, S5, S6 et de la boucle P) et le séquençage complet du gène ATP1A2. Du fait de l’existence d’autres gènes MHF non encore identifiés, le criblage moléculaire proposé a toutefois une sensibilité incomplète dont les patients et les familles doivent être informés.

Dans notre expérience de pratique diagnostique depuis 5 ans, nous n’avons mis en évidence aucune mutation dans les gènes CACNA1A et ATP1A2 chez les patients ayant présenté leur première crise de migraine hémiplégique après 20 ans et qui n’ont pas d’apparenté atteint.

La nature essentiellement « faux sens » (changement d’un acide aminé pour un autre) des mutations rend parfois difficile l’interprétation des résultats et la distinction entre une mutation pathogène et un polymorphisme bénin. La mise en évidence soit du caractère « de novo » de ce changement d’acide aminé (changement présent chez le patient et absent chez ses 2 parents) soit de sa présence chez le parent atteint, peut alors être un élément très important pour conclure. Pour cette raison, il est demandé de prélever systématiquement les 2 parents d’un enfant atteint.

Le criblage du gène SCN1A (gène impliqué dans certaines formes d’épilepsie) peut être réalisé dans le laboratoire de génétique de l’hôpital Pitié Salpétrière.

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