RCP GENOMIQUE Maladies
Cérébrovasculaires Rares PFMG 2025

Pour les patients présentant une maladie cérébrovasculaire suspectée d’être d’origine monogénique, et pour lesquels le bilan génétique de première intention (lorsqu’il existe) s’est avéré non contributif, un séquençage du génome entier peut être proposé, dans l’objectif d’améliorer le diagnostic génétique de patients en impasse diagnostique.

Les préindications d’accès au diagnostic génomique pour les maladies cérébrovasculaires rares s’inscrivent dans le cadre du Plan Médecine France Génomique 2025 (https://pfmg2025.aviesan.fr/) et sont portées par la filière BRAIN-TEAM. Ces préindications ont été sélectionnées par la HAS et validées par le comité opérationnel du Plan France Médecine Génomique 2025.

Quels patients sont eligibles ?

Pour être éligible au séquençage génome entier, des critères d’éligibilité prédéfinis doivent être remplis. Pathologies éligibles au séquençage du génome entier, et critères d’éligibilité :
Angiopathie moyamoya
  • Certaine (radiologiquement définie)
  • Chez l’enfant : moyamoya uni ou bilatéral, syndromique ou non, sporadique ou familial
  • Chez l’adulte : moyamoya bilatéral et/ou syndromique et/ou familial
  • Après exclusion des causes classiques suivantes : antécédent d’irradiation encéphalique, drépanocytose, trisomie 21, neurofibromatose de type 1, syndrome de Noonan
  • Après négativité du panel diagnostique moyamoya
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Maladies des petites artères cérébrales familiales (MPAC)
  • MPAC documentée cliniquement et radiologiquement chez ≥3 sujets apparentés, dont la sévérité radiologique est discordante avec le profil de risque vasculaire
  • Survenue < 55 ans d’un AVC et/ou de troubles cognitifs en rapport avec la MPAC chez ≥ 1 des apparentés
  • Après négativité du panel diagnostique MPAC
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Formes familiales d’anévrysmes intracrâniens
  • Anévrysmes intracrâniens certains documentés radiologiquement (exclusion des diagnostics erronés sur infundibulum ou ectasie artérielle)
  • Chez ≥ 3 sujets apparentés
  • ≥ 2 anévrysmes intracrâniens chez ≥ 1 des sujets apparentés
  • Après exclusion d’une forme syndromique chez le cas index (polykystose rénale, collagénopathie COL4A1/COL4A2), et après réalisation du bilan suivant : imagerie rénale, imagerie du parenchyme cérébral, examen ophtalmologique avec FO, dosage des enzymes musculaires, recherche d’hématurie et protéinurie
  • Après négativité du criblage des gènes COL4A1/COL4A2 (systématique)
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Cavernomatoses cérébrales
  • Cavernomes multiples chez ≥ 2 apparentés
  • Aspect typique de cavernome en IRM pour au moins 2 lésions chez chacun des apparentés
  • Après négativité du panel diagnostique CCM1/2/3 et de l’analyse du cDNA
  • Cas particulier : cas sporadique de cavernomatose avec forte suspicion de mutation non codante à l’issue de l’analyse du panel CCM1/2/3 combinée à l’analyse du cDNA.
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Comment inscrire un patient ?

Si les critères d’éligibilité sont remplis, vous pouvez contacter par mail le coordonnateur de la RCP adulte stephanie.guey@aphp.fr ou de la RCP enfant manoelle.kossorotoff@aphp.fr.

Pour la RCP adulte, le coordonnateur vous invitera alors à compléter le formulaire d’informations cliniques et à transférer les imageries sur la plateforme sécurisée ROFIM. C’est au travers de cette plateforme que les dossiers seront discutés en RCP, une fois par mois, généralement le premier mercredi du mois de 16h à 18h.

Tubes à essai dans un support bleu pour des expériences génétiques

Au cours de cette RCP, le dossier du patient sera présenté par le médecin ayant sollicité la RCP en s’appuyant sur une présentation powerpoint et sur les imageries transmises sur la plateforme ROFIM.

Si l’indication au séquençage génome entier est validée, les patients et éventuels apparentés à prélever pour séquençage sur les plateformes nationales SEQOIA et AURAGEN seront désignés. Les modalités de prélèvement et d’envoi seront alors indiquées au médecin ayant sollicité la RCP. 

Quorum d’experts presents aux RCP

Clinicien(s) : Stéphanie Guey (Adultes) et M. Kossorotoff (enfants)

Biologiste(s): Florence Riant, Hélène Morel, Thibault Coste et Elisabeth Tournier-Lasserve

Principe du séquençage génome entier

Le séquençage génome entier consiste à lire la séquence d’ADN codant pour les 20000 gènes humains, et les régions intergéniques. Cette séquence est ensuite comparée à la séquence génétique de référence. Les variations génétiques identifiées chez l’individu séquencé prennent le nom de variant génétique. Chaque individu porte en lui un nombre très important de variants génétiques dont la très grande majorité n’ont pas de conséquence pathologique. A l’issue de ce séquençage, une étape clé consiste donc à identifier les variants suspects d’être pathogènes et impliqués dans la maladie explorée parmi le très grand nombre de variants identifiés chez l’individu séquencé. Ce tri dans les variants identifiés repose sur plusieurs critères dont la fréquence de ces variants dans des bases de données contrôles. Dans le cas de familles à cas multiples, l’un des critères clés permettant de retenir un variant comme potentiellement causal est le fait qu’il soit partagé par plusieurs individus malades au sein d’une même famille. Plus le nombre de personnes analysables au sein d’une famille est élevé, plus la probabilité d’identifier le variant en cause est grande. C’est pour cette raison que, pour la plupart des préindications, les critères d’éligibilité sont restreints à des familles où un minimum de 2 ou 3 apparentés malades sont analysables.

Le séquençage génome entier n’est pas réservé aux seules familles à cas multiples. Certaines pathologies de début précoce sont parfois suspectées d’être d’origine génétique alors qu’un seul individu est atteint dans la famille. C’est notamment le cas pour les hémorragies cérébrales fœtales ou pédiatriques, ou les angiopathies moyamoya de début précoce (enfant ou jeune adulte), lorsque le bilan de première intention s’est avéré négatif, permettant d’éliminer une cause acquise. Dans ces cas, les variants apparus de novo chez l’enfant (c’est-à-dire non héritées des parents) sont suspects d’être responsables de la pathologie. Le séquençage génome entier et l’analyse conjointe de l’ADN de l’enfant atteint et des deux parents non malades (analyse en trio) est alors une approche puissante pour identifier le variant de novo en cause.

Une troisième situation peut constituer une préindication au séquençage génome entier pour les maladies cérébrovasculaires : lorsque l’analyse génétique de première intention n’a pas permis d’identifier le variant en cause, mais suggère que la variant causal se situe dans des régions régulatrices ou introniques non accessibles aux techniques de routine, mais accessibles au séquençage du génome entier. Dans ce cas, un complément d’analyse en génome entier chez le patient index sera proposé à l’issue du bilan génétique de première intention.

Comment s’effectue le rendu des résultats du séquençage du génome entier ?

Une fois le séquençage génome entier effectué et l’analyse des données de séquençage finalisées, le médecin prescripteur sera avisé par l’équipe coordinatrice de la tenue d’une RCP d’aval (via la plateforme sécurisée ROFIM) pour le rendu des résultats.

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